Haïti-Sécurité : Une première cohorte de 50 brigadières dévoilées par le collectif des femmes engagées pour Haïti
À l’initiative du collectif des femmes engagées pour Haïti (Kolektif fanm angaje pou Ayiti) de concert avec des institutions partenaires et l’ambassade de Chine Taïwan en Haiti, s’est tenue, le lundi 3 avril 2023, la cérémonie d’intronisation de la première brigade de cinquante (50) femmes sous la dénomination de Brigadières pour la paix et le développement (Brigadyè pou lapè ak devlopman). La cérémonie s’est deroulée en présence de plusieurs centaines de femmes , membres d’organisations de femmes venues d’horizons divers pour assister à la présentation de ce premier contingent de Brigadières, a constaté le media en ligne La Question News.
C’est au Ritz Kinam 2, à Pétion-Ville, que s’est tenue la cérémonie d’intronisation de la toute première brigade de 50 femmes qui ont eu le privilège de participer au grand séminaire de formation sur la médiation, gestion de conflits et l’entreprenariat, du 3 au 16 mars 2023, dans le cadre du programme intitulé «Brigadyè pou lapè ak devlopman», (Brigadières pour la paix et le développement) initié par le collectif des femmes engagées pour Haïti ( Kolektif fanm angaje pou Ayiti ).
Cinquante (50) femmes haïtiennes, intronisées comme de nouvelles ambassadrices, des missionnaires ou encore mieux des artisans de paix pour une société balancée, développée et sans discrimination de genre, pouvait-on déchiffrer du discours de la secrétaire exécutive du collectif, Yveline Anténor.
27 ans sont écoulés depuis le grand soulèvement des femmes haïtiennes le 3 avril 1986, pour exiger le respect de leurs droits fondamentaux dans la période post-dictatoriale. Le gouvernement d’ Ariel Henry s’est donc octroyé le bénéfice d’être l’initiateur du couronnement de la première brigade de femmes dont la mission consiste, entre autres, à oeuvrer dans l’accouchement d’un climat de paix dans le pays.
«Le mouvement historique du 3 avril 1986 avait permis aux femmes d’obtenir à la fois le droit de se représenter aux élections et de pouvoir voter», a rappelé la ministre à la condition féminine et aux droits des femmes, le docteur Sofia Loréus, lors de son allocution. Encourageant l’initiative qu’elle qualifie de louable du collectif des femmes engagées pour Haïti, la titulaire du MCFDF se dit prête à accompagner les brigadières à travers les différentes interventions de la brigade qui, selon elle, va devoir contribuer à l’appaisement des conflits dans les quartiers où l’insécurité règne en maitre.
Présidente en exercice du collectif Fanm angaje pou Ayiti, l’ancienne ministre à la condition féminine et aux droits des femmes, Marjory Michel a, dans ses propos de circonstance, plaidé en faveur d’une société balancée dans laquelle sont formellement bannies les discriminations de genre. Pour elle, la journée du mouvement des femmes haïtiennes est d’une importance capitale pour le collectif qu’elle préside.
«Ces brigadières agiront comme des artisans de la paix. Elles seront là pour veiller au respect des droits des femmes et des filles et les accompagner en cas de violence», a-t-elle fait savoir, soulignant au passage l’urgente nécessité que d’autres institutions d’ici ou d’ailleurs supportent ces jeunes femmes dans le cadre de leur mission consistant notamment à la prévention de conflits au sein des communautés vulnérables en y établissant un dialogue sincère et durable.
Ces brigadières auront, entre autres, pour mission de s’informer autour des conditions dans lesquelles évoluent les femmes et les filles déplacées de force de leurs quartiers respectifs vers des endroits plutôt inconnus à cause de la suprématie des gangs armés. À en croire les responsables, elles seront aussi là en tant qu’artisans de paix accompagnant particulièrement des victimes de violence de genre dans leurs communautés.
Au terme de la cérémonie, les récipiendaires, après avoir fait la déclaration officielle de s’engager pour le respect des droits des autres, ont reçu leurs certificats de participation au séminaire de formation basé sur la médiation, la gestion de conflits et l’entrepreneuriat.
« Suite à cette séance de formation, nous avons maintenant les compétences nécessaires pour pouvoir contribuer à l’aboutissement d’un climat serein et vivable dans ce pays qui est le nôtre», a fait savoir l’une des Brigadières intervenant au nom des récipiendaires.
Chaque année, le prix Femme engagée ( Fanm angaje) est décerné à une femme qui a marqué l’année via ses engagements au niveau social. La récipiendaire de ce prix pour l’année 2022, Marie Sophonie Louis, a récidivé cette année et a été couronnée à titre de Fanm angaje 2023.
Entre autres personnalités, le premier ministre Ariel Henry, le secrétaire d’état à la population, le secrétaire d’état à l’alphabétisation, l’ambassadeur de la république de Chine (Taïwan), les représentants des nations unies ont pris part à ladite cérémonie marquant les 27 ans de lutte pour l’émancipation des femmes en Haïti.
