SOCIETE

Haïti est-elle au seuil des souvenirs tragiques de sa soeur d’Afrique, le Rwanda ?

Tous les peuples sont fiers des épopées qui leur ont donné naissance. Et 1804 est un héritage autour duquel se communient des nations d’Afrique et d’Amérique. Mais, la défaite des colonialistes leur a inspiré une honte qui se couplait d’une haine vindicative et irascible, et qui n’a pas cessé d’enfoncer la nation haïtienne dans un gouffre infernal. Aussi, dès sa naissance, celle-ci a débuté une lutte de résistance contre tous les opprobes de la diplomatie de ses homologues, et contre toutes les attaques dissimulées par des jeux démocratiques qu’il faudrait nommer à raison «  »effets et reflets du complotisme impérialisme » »

Paul Kagame a écrit une lettre bienveillante à la nation haïtienne pour la mettre en garde contre le danger qu’il voyait le menacer à ces heures tristes. Le président de l’actuel Rwanda avait agi par clairvoyance, parce qu’il était à la fois un témoin authentique et un acteur victime de la tragédie qui opposait les Tutsis et les hutu. Ce grand réformateur de la société rwandaise avait assez signifié le rôle de la mauvaise coopération internationale dans les affaires politiques d’un pays de diversités ethniques. Une lettre qui donnait écho aux réprimandes de Jean Pierre Cott contre les mauvais coopérants des pays sous-développés, dans son livre  » Le Tiers-monisme, pourquoi faire ? Le rôle de la coopération. » »

Si les survivants du génocide sont aujourd’hui heureux de leur nation et de ses progrès et rêvent de lendemain radieux, ils sont aussi courageux de porter les cicatrices des journées et des nuits sombres de tueries entre frères et sœurs de même race, sans nourrir le sentiment de vengeance.

Malheureusement, cette lettre salutaire est restée et reste inconnue de la majorité des compatriotes haïtiens et haïtiennes qui ne voient pas arriver le malheur.

L’opinion publique haïtienne reprochait et reproche à l’émissaire sortante des Nations-Unies en Haïti, madame Hélène Lalime, d’avoir fédéré les groupes armés. Mais, est-ce que cette même opinion s’est interrogé sur le passé des missions de cette ambassadrice dans les régions d’Afrique, et dont un séjour diplomatique au Rwanda, avant le génocide ? Quelle coïncidence, dirions-nous en toute modestie et avec surprise ! L’ex ambassatrice des États-Unis en Haïti, madame Andersen Janett serait-elle coupable d’avoir fourni des rapports faussaires sur la situation de crise que vivait une population dans des conditions de grandes violation des droits humains fondamentaux ? Une interrogation qui ne serait pas de la rhétorique politique. Quelle a été sa culpabilité dans des rôles de connivence avec les oligarques alliés du pouvoir PHTK, qui ont financé et armé les secteurs sociaux victimes d’exclusion économique et culturelle? Autant de questions que devrait se poser la communauté internationale.

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Enfin, les déclarations du chef suprême de la justice et de la sécurité publique haïtienne, et du ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales coiffant les institutions répressives, sont des aveux de l’impuissance et de l’incompétence de l’État dans les domaines relevant de la responsabilité stratégique et régalienne. Mais, témoignent aussi de l’extension de la puissance et du pouvoir des groupes armés qui ne se justifient point par des discours et des projets de politique sociale et économique. Donc, s’ouvrent et s’élargissent des horizons d’incertitude qui peuvent conduire le pays vers une guerre civile. Et ceux et celles qui sont les plus avisés et qui ont un regard réaliste sur la situation chaotique du pays, n’auraient qu’une interrogation alarmante : Haïti serait-elle au seuil des souvenirs tragiques de sa soeur d’Afrique, le Rwanda? Qui prendra la défense de ceux et celles qui ne sont pas armés ? La police nationale d’Haiti ? Les forces armées d’Haiti ? Le ministère de la justice et de la sécurité publique ? Ou une intervention militaire étrangère que sollicitent plusieurs secteurs sociaux de la population aux abois ? Et de quel ou de quels pays celle-ci proviendra ? Peut-être que les gangs auront-ils pitié et mettront bas les armes pour aider les victimes à reconstruire le pays par des travaux agricoles, d’indsutrialisation, de santé, d’éducation ? Mais, quelles réponses nous apaiseront dans nos doutes, nos angoisses, et nos peines ?

CHERISCLER EVENS
Sociologue et journaliste
Le 23 mars 2023
Pour mettre un sursis aux jours sombres et menaçants !!!

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