Haïti/Protestation : Un 7 Septembre très mouvementé à Port-au-Prince et dans certaines villes de province
Sur l’ensemble du territoire on peut estimer à plusieurs dizaines de milliers de citoyens qui ont gagné les rues ce mercredi 7 Septembre 2022. Des membres de Fanmi Lavalas, de Pitit Dessalines, du PHTK et des sympathisants de l’ancien président Jovenel Moïse s’étaient, parmi tant d’autres, rejoints sur le terrain, particulièrement, à Port-au-Prince, en vue d’envoyer un message clair à Ariel Henry. Ils réclament tous sa démission.
Les rues de Port-au-Prince comme plusieurs villes de province dont Jacmel, Jérémie, Port-de-Paix et les Cayes étaient en effervescence ce mercredi. Ils dénonçaient tous le climat d’insécurité, le kidnapping, la misère, la corruption, la mauvaise gouvernance et la cerise sur le gâteau à en juger par les multiples déclarations des manifestants, la démission du premier ministre Ariel Henry.
Des membres du secteur démocratique et populaire (SDP) dont Daryl Balthazar, Didier Benel, reprochent au chef de la primature de ne pas respecter les clauses de l’accord du 11 Septembre. La tenue du procès petrocaribe, le jugement des auteurs et co-auteurs des différents massacres perpétrés sous la gouvernance du régime PHTK, l’adoption d’un ensemble de mesure visant à combattre l’insécurité, à apaiser la misère de la population déshéritée, entre autres. Il est allé dans le sens inverse et même fait pire, ont-ils fait remarquer.
Sur tout le parcours, les manifestants scandaient des propos hostiles au chef de la primature, aux membres de son gouvernement et au Corp Group qui, selon eux, les supporte. « Ariel Henry doit partir », scande un manifestant. « L’inflation est passé d’environ 20% à plus de 30% après un an de gouvernance. Les massacres se sont multipliés et la misère de la population amplifiée par la hausse exagérée des prix des produits de première nécessité « , déplore un autre manifestant soulignant que la démission du locataire de la primature constitue un impératif.
Sur la route de Delmas plusieurs entreprises ont essuyé des jets de pierres. Les banques commerciales, les supermarchés, entre autres n’étaient pas épargnées.
Arrivée à Delmas 105, au moment où un autre groupe de manifestants s’apprêtait à rejoindre la grande foule des policiers qui cantonnaient au carrefour ont fait usage de tirs nourris d’armes automatiques pour disperser la foule. En colère, des manifestants leurs ont lancé des jets de pierres. Ce qui crée un mouvement de panique dans la zone. Après quelques minutes, le calme était revenu et les protestataires ont poursuivi leur chemin jusqu’à l’avenue Panaméricaine. Au niveau de Musseau, une scène d’accrochage mettant au prise policiers et manifestants était remarquée. On rapporte qu’au moins une dizaine de personnes dont un journaliste ont été touchées par balles.
La situation n’était pas différente dans la Grand-Anse où des scènes de pillages ont été signalés. À Jacmel, dans le sud-est d’Haïti, Neuf (9) personnes auraient été atteintes de projectiles selon une source locale. À Port-de-Paix, à Petit-Goâve comme dans la commune des Cayes, pour ne citer que celles-là, la journée de mobilisation du mercredi 7 Septembre 2022, a été une réussite nonobstant tout ce que cela comporte en terme de dommages.
Si le comportement des policiers qui assuraient la protection des manifestants éteint apprécié dans certaines villes, dans d’autres comme à Jacmel et à Port-au-Prince, ils ont été très décriés par les organisateurs.
