Haïti-Conflit : Le nombre de civils tués dans la guerre des gangs armés depuis deux semaines passe à 39
Le conflit qui se déroule depuis deux semaines entre deux gangs armés dans plusieurs quartiers de la capitale haïtienne, plus précisément au niveau de la Croix-des-Bouquets, a causé la mort d’au moins 39 civils, a rapporté jeudi la Protection civile haïtienne, citée par le journal dominicain Listin Diario, dans son édition du jeudi 5 mai 2022.
Le dernier bulletin de la Protection civile haïtienne fait état de 39 morts, 8 disparus et 68 blessés, soit 19 morts de plus que dans le premier bilan officiel, publié le 27 avril dernier.
Les affrontements entre les 400 gangs Mawozo et Chen Mechan, originaires de la Croix-des-Bouquets, ont contraint près de 9 000 personnes à quitter leur domicile, précise le journal s’appuyant sur le bulletin.
Depuis lundi dernier, le conflit s’est étendu aux quartiers de Cité Soleil, Bas-Delmas et Martissant, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
La Protection civile a également souligné qu’au moins 23 maisons ont été incendiées ; 48 écoles, 5 centres médicaux et 8 marchés ont dû fermer leurs portes et le fonctionnement du plus grand dépôt de carburant du pays, le terminal de Varreux, a été paralysé.
« Les combats paralyse l’accès au nord du pays par les routes nationales 1 et 3, ce qui rend encore plus difficile l’accès humanitaire, déjà fortement compromis pour les départements du sud du pays », indique le rapport.
Ce mercredi, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) a condamné la violence des gangs armés et exprimé sa « préoccupation particulière » face au recrutement forcé de mineurs par ces groupes.
Depuis juin 2021, la violence des gangs armés a contraint des milliers de personnes à fuir leur domicile dans la grande région de Port-au-Prince, rappelle le journal, ajoutant qu’environ 16 500 personnes restent hors de chez elles en raison des violences déclenchées en 2021 dans les quartiers du Bas-Delmas, de Martissant et le centre de la capitale haïtienne, selon les dernières données de l’ONU.
Certains gangs contrôlent des quartiers importants de la zone métropolitaine de la capitale, dont Martissant, dans l’entrée sud de Port-au-Prince, ce qui a contribué à isoler Port-au-Prince du sud-ouest du pays.
Les gangs ont proliféré en profitant en partie du chaos généré par l’assassinat du président Jovenel Moise, commis en juillet de l’année dernière, conclut le journal.
