SOCIETE

Les Irois, un éventuel terrain fertile du grand banditisme

Port-au-Prince, le mardi 15 février 2022

1- La Police Nationale d’Haïti (PNH) est une institution créée par la loi du 29 novembre 1994 ayant pour mission, parmi tant d’autres, d’assurer la protection et le respect des libertés des personnes, des vies et des biens ; de garantir la sureté des institutions de l’État.

2- En raison de sa principale attribution qui est de maintenir l’ordre et la sécurité publique, la PNH, comme outil incontournable de la souveraineté, devrait être présente avec toutes les ressources nécessaires sur tout le territoire de la République d’Haïti.

3- C’est en ce sens que *l’Organisation de Défense des Droits Humains Sant Karl Lévêque (SKL)*, à partir d’un travail de terrain qu’elle a effectué dans le département de la Grand ’Anse notamment dans la commune de « Les Irois » comprenant trois sections communales (Matador (Jorgue), Bel-Air et Carcasse), a pu observer que pour une population qui s’élève à plus de 26000 âmes le commissariat dispose seulement de *quatre (4) policiers : deux (2) inspecteurs divisionnaires et deux (2) agents I*. Ce qui nous ramène au ratio d’un (1) policier pour dix mille (10.000) habitants. Le pire, parmi ces quatre policiers, seulement deux sont réellement actifs, les deux autres pour une raison ou une autre sont souvent absents.

4- Les policiers demeurent impuissants face au banditisme dans ladite commune à cause de cet effectif dérisoire et le manque de matériels adéquats. Dans cette commune, il n’existe qu’une motocyclette comme moyen de transport parce que la population avait incendié le véhicule du commissariat lors des élections législatives de 2015. Les bandits évoluant sur cette partie du territoire dépassent largement les forces de l’ordre en munitions et en nombre.

5- L’impuissance des policiers de « Les Irois » se fait souvent remarquer comme par exemple quand un dénommé Smith Bajon alias Ti Gracia accompagné de sa bande armée G-8 aurait décidé en toute quiétude de semer la terreur sous prétexte qu’un individu aurait eu une simple altercation avec lui dans la localité de Grand bassin.

6- Suite à cet incident, deux paisibles citoyens ont été victimes :

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• Gordany Laroque atteint mortellement d’un projectile à la tête;

• Banice Dolce, lui, ayant reçu une cartouche au niveau du maxillaire supérieur droit qui transperce à son tour le maxillaire inferieur gauche. Heureusement ce dernier n’a pas succombé à ses blessures car il a bénéficié urgemment d’une intervention chirurgicale à l’Hôpital Immaculée des Cayes.

7- Après son forfait, Ti Gracia se serait rendu à Divino, une grande localité faisant partie de la première section de Matador, où il continue en toute impunité à s’ériger en maitre et seigneur sous le regard passif et impuissant des autorités policières.

8- Après avoir relaté tous ces actes restés impunis, la préoccupation et l’inquiétude de l’Organisation SKL ne font qu’accroitre car il demeure un fait que les autorités politique et policière ne se mettent pas à la hauteur du problème d’insécurité que connait le pays durant ces dernières années.  

9- D’ailleurs, l’absence des autorités dans certaines contrées du pays engendre évidemment des retombées néfastes et la commune « Les Irois » est un exemple parmi tant d’autres où des bandes armées profitant du silence ou la complicité des gouvernants font la loi.

10- C’est la raison pour laquelle *l’Organisation de Défense des Droits Humains Sant Karl Lévêque (SKL)* tire la sonnette d’alarme en vue d’empêcher que cette commune devienne pour sa part un autre foyer de gangs armés au même titre que la Croix des Bouquets, Martissant, Village de Dieu, Bel Air, Delmas 2, 4, 6… sur lesquelles l’État ne parvient jusqu’à date à exercer son monopole de la violence physique légitime.

11- L’ensemble de l’espace social haïtien risque d’être un funeste spectacle du chaos si les personnes investies du pouvoir décisionnel persistent à défendre les intérêts personnels au détriment de l’intérêt général. En gardant le silence chacun risque de trouver la mort dans son lieu le plus intime alors que des femmes et des hommes sont payés pour assurer la protection des vies et des biens du peuple haïtien.

Rev. Père Gardy MAISONNEUVE

Directeur Exécutif

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