POLITIQUE

Saint-Alex Noël invite la population haïtienne à transformer leur angoisse en révolte

L’anarchie est partout quand la responsabilité n’est nulle part. ” Gustave Le Bon

Lorsqu’un matin, l’expression << bandit légal >> a été introduit dans une musique diffusée sur les ondes des stations de radio et de télévision du pays, nul ne pouvait imaginer qu’il allait, un jour, quitter le champ évanescent des slogans, souvent lancés, par dérision, dans les chansons populaires, pour se transformer en une vraie doctrine économico-politique, pour résumer un réel mode d’organisation politique de l’État haïtien. L’État haïtien, et, à travers lui, tous les habitants du pays sont sous la coupe réglée des << bandits légaux>>, des chefs de gang armés, contrôlant toutes les zones stratégiques du territoire. l’État haïtien et, à leur corps défendant, tous les habitants du pays modèlent leurs comportements et attitudes, exercent leurs activités routinières, en fonction des actions et exactions de ces bandits, devenus bien légaux, qui, graduellement, défendent leur position conquise, au fil des jours.

De nombreux parents de Tabarre, de la grande Plaine du cul-de-sac, de Carrefour-Feuilles, s’arrangent pour quitter leur maison, ceux des zones avoisinantes réduisent leur déplacement. Depuis un bail, les usagers et les transporteurs de la Route nationale #1 font un grand détour, par Plateau central, pour se rendre dans le Grand-Nord, évitant ainsi les positions occupées par les chefs de gang de Canaan et de l’Artibonite.
Les paisibles citoyens du pays, la mort dans l’âme, perdent, quasiment, leur droit de vaquer, librement, à leurs occupations quotidiennes, sans espoir de voir le bout du tunnel.
Dans les maigres quartiers et régions du pays où les « bandits légaux » ne sont pas très actifs, la peur et le désespoir, légitimes qu’elles soient, contribuent grandement à alimenter ce climat de terreur, ce sentiment de prise en otage… Au début de cette semaine, des habitants de Carrefour-Feuilles ont manifesté dans les rues de la capitale. Ces manifestants, laissés-pour-compte protestent contre l’insécurité qui sévit dans leurs zones depuis environ un mois, une situation qui a déjà occasionnée beaucoup de pertes en vies humaines au su et au vu de la PNH et des membres de la CSPN.

Ces différentes situations, accusent les dirigeants actuels de l’État d’irresponsable car l’État, qui ne veut pas travailler à sa mort lente et assurée, ne peut déléguer, où mieux, soustraire à ses responsabilités, à ses missions fondamentales, à savoir, maintenir l’ordre, assurer la sécurité des vies et des biens, permettre la jouissance des droits et libertés publiques de l’ensemble des citoyens, en particulier. Conditions essentielles et préalables à tout projet d’émancipation sociale, de relance économique du pays.

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Cette situation de dégénérescence sociale et politique, la débâcle économique, qui y est associée, sont tellement patentes et scandaleuses qu’elles portes les plus irréductibles de nos compatriotes vers le désistement, vers le désespoir, vers l’errance, vers le choix douloureux de la migration comme la voie idéale pour échapper aux forces ténébreuses.

Pense-t-on qu’Haïti ne va pas mourir si peu ? À moins que, définitivement, le règne des « bandits légaux fédérés  » soit consacré, que la dégénérescence, à laquelle on assiste ces derniers jours, soit acceptée comme une grande fatalité, comme une malédiction divine.

Néanmoins, toutes ces exactions contribuent à affaiblir l’autorité de l’État, à accélérer l’effondrement de la société haïtienne, à nous rapprocher inéluctablement d’un chaos sans précédent qui n’attire même plus là commisération de la communication internationale. Toutes ces actions, à force d’être répétitives, continuent à affaiblir, au fil du temps, notre capacité de peuple de nous relever, de nous indigner de la déchéance.

Mais les bandits sont, dans le Grand-Corps social, des individus qui ont pris des raccourcis dans une lutte pour leur survie individuelle aux dépens, ou pire, au détriment du collectif. Ils sont des voleurs qui veulent accaparer, en un jour, ce qu’un autre a mis, des années, à accumuler ou à construire. Ils sont des prédateurs qui veulent s’octroyer les droits et privilèges de tous, à leur seul profit… Leurs exactions sont visibles dans toutes les sphères d’activités de la vie sociale et ils se recrutent dans toutes les couches sociales. Ils se regroupent à travers un groupe terroriste connu sous le nom « G-9 » pour faire main basse ou mainmise sur les activités financières, économiques, politiques, judiciaires du pays. Les nombreux chefs de bandits, regroupés et armés, sont souvent des agents officiels de l’État ou exercent leurs activités sous la protection de ceux-ci.

Le phénomène de « bandits légaux » constitue l’une des principales digues à toute idée, à toute action pouvant favoriser le relèvement qualitatif du pays.
Il s’agit aujourd’hui, de savoir, désormais, qui fait partie du problème, qui, de la solution, de savoir qui veut changer objectivement quoi.

Affirmez-vous!!!
Réveillez-vous !!!
Indignez-vous !!!
Défendez-vous !!!
« 2, 3 ti bandi ak sapat sou kontwòl ak kòmand gang ak kravat pa kapab anpeche moun serye viv nan peyi a.

Fait à Port-au-Prince, le 19 Août 2023

Saint-Alex Noël, Nèg Limyè A💥✍🏿.

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