POLITIQUE

Luis Moreno : « Guy Philippe est peut-être la personne la plus méchante que j’ai rencontrée, et croyez-moi, cela en dit long »

Arrêté en 2017 pour trafic international de stupéfiants et blanchiment des avoirs, Guy Philippe, ancien sénateur élu de la Grand’Anse et chef rebelle responsable des turbulences politiques ayant conduit au coup d’État contre l’ex président Jean-Bertrand Aristide en février 2004, se présente depuis son retour en Haïti, le 7 septembre 2023, comme un chef révolutionnaire capable de libérer le pays du joug l’insécurité des gangs armés, à en croire ses propres déclarations. Cependant les antécédents négatifs pesant sur sa tête prouvent clairement qu’il n’a aucune différence avec les chefs de gangs actuels qui terrorisent le pays.

Après avoir passé plus de six ans en détention aux États-Unis d’Amérique où il a purgé sa peine au Pénitencier fédéral d’Atlanta, en Géorgie, Guy Philippe, de retour au pays ne cesse de claironner qu’il est un révolutionnaire, serait même prêt à freiner l’insécurité qui sévit dans le pays.

On se demande encore comment celui qui, à la fin de l’an 2003, avait initié et assumé les turbulences conduisant au coup d’état sanglant d’un président élu peut-il aujourd’hui se présenter en sauveur pour le peuple haïtien dans le contexte d’une crise aussi complexe ?

C’est le cas pour le diplomate américain, Luis Moreno, visiblement hostile aux manœuvres déloyales de l’ancien chef rebelle apatride.
« J’ai adoré ma carrière diplomatique, mais de temps en temps j’ai dû faire face à de très mauvaises personnes. Guy Philippe est peut-être la personne la plus méchante que j’ai rencontrée, et croyez-moi, cela en dit long », a laissé entendre le diplomate américain de carrière, Luis Moreno, questionné autour de la déportation de Guy Philippe vers Haïti, ajoutant que c’est « la dernière chose dont le peuple haïtien a besoin ».

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Un fugitif ?

Indexé à titre de suspect numéro un pour son agression mortelle contre un commissariat de police aux Cayes en 2016, Guy Philippe avait fait objet d’un mandat d’amener suite à un rapport de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), lequel mandat a été transformé en mandat d’arrêt contre lui ainsi qu’à une vingtaine d’autres suspects présumément impliqués dans ladite attaque, suite aux recommandations des enquêteurs de la police au chef du parquet des Cayes. Pour n’avoir jamais pu se présenter par devant une instance judiciaire pour les faits qui lui ont été jusqu’ici reprochés, Guy Philipe est encore considéré comme un fugitif, selon la justice haïtienne.

Ecroué par la justice américaine

Arrêté par la police nationale de concert avec la DEA, et condamné par un juge de Miami après avoir plaidé coupable de blanchiment d’argent pour des sommes reçus illégalement entre fin des années 1990 et au début des années 2000. 1.5 millions de dollars est la somme qu’il aurait reçu en pots de vin pour assurer le transfert sans encombre de cargaison de stupéfiants.

Position d’un juriste

« De retour en Haïti, l’ancien élu de la Grand’Anse pourra toujours militer au sein d’une structure politique, mais ne pourra occuper des postes électifs ni nominatifs dans le pays », selon le journal Ayibo Post citant un Juge requérant l’anonymat tout en se référant à la constitution de 1987 amendée.

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