POLITIQUE

Conjoncture : « Aucun processus référendaire ni électoral n’est possible avec Jovenel Moïse », selon le Pasteur Alcéro Marc Arthur

En dépit de la vague d’opposition venant des différents secteurs de la vie nationale, le pouvoir de facto et ses alliés de l’international s’entêtent donc vers la tenue du référendum annoncé pour le 27 juin prochain, en prélude à des élections générales dans le pays. Le président directeur général des pompes funèbres ALMA, le pasteur Alcéro Marc Arthur s’arrange d’emblée aux côtés de ceux qui croient que l’illégitime président inculpé Jovenel Moïse dont le mandat a déjà expiré est très mal placé pour initier un tel processus au nom de la république.

« NON au processus référendaire et électoral anticonstitutionnel que Jovenel Moise et son équipe se préparent à organiser en dehors de la volonté populaire ; NON à des élections frauduleuses dont les résultats sont connus d’avance », lance le pasteur Alcéro qui citait à titre de rappel, les prescrits de l’article 284-3 de la constitution de 1987 en vigueur interdisant à quiconque de changer la constitution, ne serait-ce qu’une infirme partie, par voie référendaire.

« Le peuple haïtien a déjà signifié son refus catégorique aux démarches antidémocratiques de l’ex patron de la AGRITRANS pour garder le pouvoir », poursuit le pasteur-entrepreneur qui dit conjuguer au passé le dossier Jovenel Moïse qui, selon lui, dirige le pays vers l’immoralité, l’impunité totale et la dictature, grâce au soutien du Core group, de l’OEA, de l’ONU et des USA. 

Selon lui, Jovenel Moïse n’a aucun droit, ni titre, ni qualité de parler de changement au niveau de la constitution du pays. Vox populi vox Dei. Même quand il serait dans son droit de le faire, le peuple haïtien a déjà dit NON à une telle démarche.

Saluant l’initiative du secteur protestant pour accompagner la population dans la bataille démocratique, il en profite pour fustiger l’attitude de certains leaders de la classe politique haïtienne, particulièrement de l’opposition qui optent pour un départ ordonné de Jovenel Moïse et consorts avec lesquels plus aucune forme de négociation n’est possible. 

« Ils sont aussi criminels, insérieux et corrompus que Jovenel Moïse lui-même qui n’est rien d’autre qu’un dictateur qui n’a plus sa place dans notre société mais dans une cellule de prison pour crimes de haute trahison, entre autres chefs d’accusation », lance le pasteur à l’endroit de ces gens qu’il qualifie de traitres à la patrie et qu’ils seront bientôt identifiés par la population qui continue de subir les atrocités du régime de facto.  

En lieu et place d’un départ ordonné comme le souhaitent certains leaders politiques se réclamant de l’opposition démocratique, le Pasteur Alcéro Marc Arthur qui se veut ferme sur sa position politique autour de la crise, rejette donc toute forme de négociation avec le pouvoir de facto et ses émissaires multinationaux (OEA, Core Group, ONU, USA…) et prône le « dechoukaj » ordonné, pour venir à bout d’un système monstrueux trop longtemps corrompu, œuvrant à l’anéantissement de la majorité des haïtiens.

« Le mandat qu’on a donné à monsieur Moïse n’est plus en vigueur depuis le 7 février 2021. Donc, point n’est besoin de parler de référendum ou élection avec lui encore aux commandes par la force des armes », fait remarquer le pasteur, statuant sur la « banalisation des institutions importantes du pays par un apprenti-dictateur ».

Parallèlement, le Pasteur Alcéro dénonce et alerte l’opinion publique sur la situation d’insécurité qui sévit à Cité soleil où des gangs armés du G-9 sèment la terreur à longueur de journée, font la loi et tiennent en otage la population civile qui ne peut plus vaquer librement à ses occupations. Privés d’eau et d’électricité, les habitants sont restés enfermés dans un petit cercle avec l’élimination de certains tronçons de route importants conduisant vers la cité. « Ce n’est pas normal que de paisibles citoyens des quartiers populaires continuent de payer ce lourd fardeau », martèle le pasteur sur un ton révolté.

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La trêve observée par le G-9 et alliés 

Aucun pays au monde ne facilite autant de largesse à des civils armés comme le fait le régime PHTK en Haïti avec l’organisation G-9. Les gangs armés officialisés ne sont pas des modèles pour la jeunesse du pays. Ils sont responsables des différents cas de kidnapping et massacres-d ’état à travers le pays.  

« C’est une trêve payée qui rentre dans le cadre d’un changement de stratégie de la part du pouvoir de facto pour calmer un peu le jeu. La montée spectaculaire du climat d’insécurité fait partie du plan de l’international et du régime de facto comme facilitateur pour détruire le rêve du peuple haïtien », explique le pasteur Alcéro, ajoutant que « Tous ses cas d’enlèvements suivis nombre de fois d’assassinats crapuleux, tous ces massacres dans des quartiers réputés hostiles à l’intolérable comportement d’un président inculpé dans des détournements de fonds publics, sa femme y compris, rentrent également dans le plan des pays ennemis d’Haïti pour en finir avec le pays ». 

Processus de répartimiento PHTK  

Par arrêté présidentiel, une enveloppe de dix-huit millions (18 000 000) de dollars et un peu plus de huit mille et six cents hectares (8 600) de terres agricoles s’étalant sur trois départements dont l’Artibonite (Saint-Michel de l’Attalaye), le Centre (Maissade) et le Nord (Pignon et Saint-Raphael) ont été octroyées à la famille Apaid dans le cadre de la création de la nouvelle Zone Franche Agro-Industrielle d’exportation de Savane Diane où se trouve la Société Stevia Agro-Industrie S.A. gérée par André Apaid et consorts.

« S’agit-il d’une nouvelle forme de répartimiento entamée par le régime PHTK pour récompenser les auteurs et complices du coup-d ’état-kidnapping de 2004 contre le président Jean-Bertrand Aristide, qui avaient promis un nouveau contrat social aux haïtiens ? », se demande-t-il, rappelant toutefois que ledit contrat social n’a jamais été délivré.

Pour le pasteur Alcéro, « c’est tout un processus de distribution de nos terres à des étrangers et des éléments de l’oligarchie locale qui n’ont absolument rien à voir avec le progrès collectif national. Ils n’en ont aucun intérêt à vrai dire. 

« Le pays doit donc s’attendre à ce qu’il y’ait d’autres noms citer dans ce processus d’expropriation des terres agricoles appartenant aux paysans cultivateurs », prévient le pasteur qui citait bien des noms de plusieurs hommes d’affaires et entrepreneurs de grand calibre, alliés du régime de facto.

« Seul un pouvoir populaire aura la capacité nécessaire de mettre fin à tout ce désordre orchestré par ce régime sanguinaire », conclut-il. 

Mobilisation populaire

Face à la situation d’insécurité totale qui menace l’existence de la société haïtienne depuis l’accession du régime PHTK au timon des affaires, Alcéro Marc Arthur invite la population à maintenir haut le flambeau de la mobilisation, condition sin qua non, selon lui, pour aboutir à la transition de rupture et au gouvernement de salut public qui tiendra compte de la situation de misère dans laquelle patauge la majorité des haïtiens en plein 21e siècle. 

Ainsi donc, le pasteur continue de s’accrocher à la proposition de sortie de crise proposée par l’Organisation Politique Fanmi Lavalas dont il partage l’idéologie politique, pour sortir une fois pour toutes le pays de ce labyrinthe qui se complique davantage avec les velléités dictatoriales d’un pouvoir dont le mandat légal a expiré depuis le 7 février 2021, mais qui reste encore aux commandes par la force des armes et grâce au soutien des pays ennemis d’Haïti dont les États-Unis d’Amérique en particulier.

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