Haïti-Société : L’église Catholique en guerre contre le kidnapping et l’insécurité généralisée

À l’appel lancé par la conférence épiscopale d’Haïti en collaboration avec la conférence des religieux haïtiens (CRH) pour protester contre le phénomène du kidnapping et l’insécurité généralisée qui gangrènent la société haïtienne, une messe symbolique d’action de grâces a été célébrée en l’église Saint-Pierre de Pétion-Ville, le jeudi 15 avril 2021, a constaté La Question News.

Des séquences de prière pour les victimes d’actes de kidnapping, pour les familles encore éplorées par la perte de leurs proches, et pour la libération définitive du pays de ce climat d’insécurité sans précédent, telle a été l’ambiance qui régnait ce jeudi à l’église Saint-Pierre, dans la commune de Pétion-Ville.

Une ambiance solennelle, hautement recueillie mais interrompue momentanément par des cris de revendications venant de divers coins de l’assistance réclamant particulièrement la fin de l’insécurité et le départ de Jovenel Moïse du pouvoir.

En solidarité avec communauté de l’église catholique, victime d’actes de kidnapping le weekend dernier, des militants politiques visiblement sur pied de guerre ont monté la garde aux abords de l’église Saint-Pierre, scandant des refrains et propos à la fois hostiles et désobligeants au gouvernement de facto démissionnaire et à certains chefs de partis politiques se réclamant de l’opposition, présents à la messe.

L’église catholique haïtienne, à travers sa conférence épiscopale (CEH) en collaboration avec la conférence des religieux haïtiens (CRH) s’est donc révoltée à la suite de l’enlèvement suivi de séquestration de près d’une dizaine de personnes dont 7 religieux, par des civils armés se réclamant du groupe des 400 Mawozo opérant au niveau de la commune de la Croix-des-bouquets.

« Le kidnapping est un acte illégal. Nul ne peut revendiquer le droit de priver l’autre de sa liberté.  Dieu nous a tous créés avec le droit de vivre libre. Nous condamnons le kidnapping d’où qu’il vienne ! », a martelé le célébrant principal de la messe d’action de grâces, dans son homélie de circonstance, son éminence Monseigneur Launé Saturné.

Jetant un regard rétrospectif sur la déclaration du pape Jean Paul 2 lors de sa visite en Haïti en 1983, le célébrant principal a laissé entendre que « 39 ans après, cette déclaration du pape garde encore toute sa fraicheur, compte tenu de la situation sécuritaire actuelle du pays.

« NON au kidnapping ! NON à l’insécurité généralisée ! Cette situation doit changer », s’est exclamé le prélat en présence d’une assemblée composée de fidèles catholiques, de militants politiques et de plusieurs chefs de partis politiques de l’opposition haïtienne.

« L’autre Haïti est possible. Oui, nous pouvons le faire ensemble ! », La société haïtienne, tous secteurs confondus ont prouvé leur adhésion à l’appel de l’église catholique (frappée de plein fouet par l’insécurité galopante qui assiège le pays) pour protester contre le kidnapping et la velléité d’un pouvoir de facto d’instaurer une dictature dans le pays.

« La conférence épiscopale de l’église catholique d’Haïti exige la libération sans condition de toutes personnes kidnappées à travers le pays », a conclu le prélat.

Des messes symboliques ont été chantées à travers le reste du pays, en signe de solidarité à la communauté de l’église catholique et aux familles des victimes du kidnapping en général.

 Des gaz lacrymogènes lancés à profusion

Une messe terminée en catastrophe suite à l’intervention ratée des sapeurs-pompiers (pression de la foule oblige) pour sauver les restes d’une Nissan Patrol service de l’État en flamme non loin de l’église et la place Saint-Pierre.

Lançant des gaz lacrymogènes à profusion dans l’enceinte même de l’église Saint-Pierre à Pétion-Ville, dans l’irrespect total des assistants et célébrants composés des évêques représentant la conférence épiscopale haïtienne, le gratin de l’église catholique d’Haïti.

Cette situation faite de fortes détonations de balles et de gaz toxiques a occasionné un véritable sauve-qui-peut qui mettaient les évêques en grande difficulté et des parents accompagnés de leurs progénitures en bas-âge s’empressaient de vider les lieux pour se sauver de l’odeur toxico-nauséabonde dégagée par le gaz lacrymogène.