« Il y a un grand risque que je meure en fonction comme Jovenel Moise », estime le Premier ministre de facto Ariel Henry
Le Premier ministre haïtien Ariel Henry estime « qu’il y a un grand risque » qu’il meure en fonction, comme cela s’est produit avec l’ancien président Jovenel Moise, assassiné en juillet 2021 à son domicile de Port-au-Prince, rapporte le quotidien Listín Diario, dans son édition du Mardi 15 mars 2022.
Dans une interview accordée à ‘Gazette Haïti’, Ariel Henry a soutenu qu’en tant que Premier ministre, il a la « mission de conduire le pays vers des élections crédibles qui peuvent garantir la stabilité du pays », mais a exprimé qu’il pourrait mourir en essayant, ce dont il est « conscient » depuis qu’il a pris ses fonctions.
« Si un président, gardé par tous ces gardes de sécurité dans sa chambre peut être assassiné, pourquoi pas moi ? Je ne suis pas un surhomme », a déclaré le premier ministre haïtien, qui a souligné que cette pensée l’assaille à chaque fois que vous voyagez à travers le pays.
Henry a fait allusion à la tentative d’assassinat à laquelle il a survécu en janvier, lors d’une cérémonie pour célébrer l’anniversaire de l’indépendance du pays dans une église de la ville des Gonaïves, lorsque des individus armés ont pris d’assaut les lieux et ouvert le feu.
Lors de l’entretien, il a indiqué que son véhicule avait également été attaqué au cours de cette journée et qu’il avait été touché par un projectile. « Mon véhicule était le seul de l’entourage touché par balles ce jour-là », a-t-il déploré.
Enfin, Henry a indiqué que « tuer ceux qui dirigent » les citoyens « n’est pas une solution et ne donnera aucun résultat », mais a déclaré qu’il voulait « aller de l’avant » avec sa « mission ».
Depuis l’assassinat de Moise le 7 juillet, la situation politique et économique turbulente en Haïti s’est encore aggravée. Bientôt, la vacance du pouvoir a dégénéré en crise sécuritaire, avec des assassinats et des enlèvements quotidiens, notamment dans de vastes quartiers de la capitale.
