Le haut commandement de la police nationale d’Haïti a gradué ce vendredi 17 Juin la 31ème promotion d’agents qui ont fait le serment de servir et protéger la population tout en respectant la déontologie de l’institution policière. Ils sont au nombre de 631.
Après plusieurs mois d’intenses formations dans différents domaines dont les droits humains, la 31ème promotion de la police nationale d’Haïti va enfin se mettre au service de la population. La cérémonie de graduation s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités importantes dont le premier ministre defacto Ariel Henry, des membres haut commandement de la PNH et des membres du corps diplomatique notamment des représentants des pays dits amis d’Haïti.
Fort de ces 631 agents, la nouvelle promotion de la police nationale d’Haïti compte 132 femmes. L’institution, a déclaré, Ariel Henry, le chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale d’Haïti peut mener à bien sa mission si elle dispose de moyens nécessaires. Le chef de la primature s’est, par ailleurs, montré conscient des mauvaises conditions dans lesquelles fonctionnent les policiers et les grands défis qui attendent les nouveaux récipiendaires qui doivent faire face à l’insécurité grandissante et apparemment hors de contrôle.
Cette préoccupation du PM Ariel manifestée dans son discours de circonstances est loin de refléter sa décision antérieure dans l’élaboration du budget rectificatif 2020-2021 où la sécurité et l’éducation sont loin d’être prioritaires pour le premier ministre/président.
De sa création en 1995 à date, l’institution policière semble s’éloigner de plus en plus de sa vrai mission qui est de protéger et de servir. Elle fonctionne à l’image du pays et n’est exampt des accusations de corruption et des accointances avec des groupes de gang ainsi que des narcotrafiquants. L’accompagnement dont souvent fait mention les pays dits amis d’Haïti et partenaires de la PNH dont les États-Unis et le Canada paraît, selon certains observateurs, plus qu’utopique que réel.
A un moment où le pays fait à une vague de kidnapping et la prolifération des gangs armés face à une police impuissante, la nouvelle promotion de la PNH va sans doute avoir de grandes difficultés avant de se frayer une place au coeur d’une population meurtrie et qui ne fait plus confiance aux dirigeants.
