Haïti/Affrontement des gangs armés : Au moins 148 personnes tuées, 80 maisons et 57 véhicules incendiés, selon le RNDDH
Au moins 148 personnes ont été assassinées en moins de deux semaines, estime le Réseau National de Défense des Droits Humains dans un rapport publié ce mardi 10 Mai 2022. Plus de 80 maisons et 57 véhicules ont été incendiés, indique le document. En termes de recommandation, le RNDDH plaide, entre autres, contre la protection et de l’armement des gangs.
Dans le rapport, les responsables du RNDDH affirment avoir questionné des acteurs du secteur judiciaire dans les endroits concernés. Ainsi, le commissaire du gouvernement, Maître Roosevelt Zamor qui indique que l’action publique a été mise en mouvement contre certains individus impliqués dans les atrocités. A la Croix-des-Missions, le RNDDH affirme avoir rencontré le juge titulaire du tribunal de paix, Maître Jean Kesner LAPOINTE, qui a affirmé « qu’en raison de la virulence des attaques, le Tribunal n’a pu effectuer aucun constat de personnes tuées ou de dégâts matériels enregistrés durant cette guerre des gangs. Il pense qu’il aurait pu le faire s’il avait pu compter sur un dispositif de sécurité, ce qui n’est pas le cas. ». A la Croix-des-Bouquets, la situation n’était pas si différente si non que le juge titulaire du Tribunal de paix, Maître Anyl CIVIL indique avoir procédé au constat de trois (3) cadavres, non loin du marché Seradòt, à Bon Repos.
Selon le réseau national de défense des droits humains, les conséquences de ces affrontements sont énormes. Plusieurs familles étaient contraintes de se barricader chez elles sans nourriture, sans eaux alors que d’autres étaient obligées de fuir chez des proches dans le département de l’Ouest, sur la place de Clercine et à Kay Castor, un établissement scolaire localisé à côté de la place de Clercine. A date, souligne le RNDDH, certaines familles profitent du calme apparent pour retourner chez elles mais le risque d’un regain de conflit existe toujours.
Le RNDDH explique avoir obtenu des déclarations indexant l’institution policière de supporter un gang au détriment d’un autre. D’où, il recommande la fin de la protection des gangs armés, du trafic illégal d’armes et de munitions qui leur permettent de s’alimenter ; la fin de la politisation de la PNH ; d’enquêter sur les policiers qui sont de connivence avec les bandits armés, particulièrement ceux qui mettent à la disposition du G-9 an Fanmi et Alye, des matériels et équipements policiers, entre autres.