SANTE

Port-au-Prince risque de connaître une catastrophe sanitaire, selon Médecins Sans Frontières

Médecins Sans Frontières lance un cri d’alarme sur la situation sanitaire et humanitaire « dramatique » que connaît actuellement Port-au-Prince, théâtre de violence chronique, de pénurie de carburant et de la résurgence du choléra. Dans un communiqué de presse publié le 21 octobre 2022, l’association médicale humanitaire internationale a fait savoir que cet état de choses risque de plonger la capitale haïtienne dans une catastrophe sanitaire.

« Nous avons reçu la semaine dernière dans notre hôpital MSF de Cité Soleil à Drouillard, une femme enceinte qui devait recevoir une césarienne en urgence. Nous avons tenté de la transférer dans une autre structure médicale capable de la prendre en charge, mais elle est décédée » se désole le Dr. Luxamilda Jean-Louis, médecin chez MSF poursuivant que ce genre d’évènements arrivent quotidiennement à Port-au-Prince en raison de l’insécurité qui sévit sur les routes et vu que les structures de santé sont dysfonctionnelles.

À l’instar d’autres hôpitaux dans le pays contraints de fermer leurs portes ou de réduire considérablement leurs services, MSF subit lui également de plein fouet la pénurie de carburant « Nous faisons face à la même situation que les autres hôpitaux de Port-au-Prince, nous ne pourrons pas faire fonctionner nos structures médicales au-delà de quelques semaines si nous n’avons pas accès au carburant. Par ailleurs, du matériel médical, dont nous avons aussi besoin pour continuer de prendre en charge les cas de choléra et assurer des soins à la population, se trouve actuellement bloqué au port », a lâché Mumuza Muhindo, Responsable des activités de MSF en Haïti.

Lire aussi:  Haïti/Insécurité : Un éminent avocat attaqué à Pétion-ville

« La réapparition du choléra, officiellement confirmée le 2 octobre, inquiète également les équipes de Médecins Sans Frontières. L’organisation reçoit une centaine de patients suspects tous les jours depuis la semaine dernière au sein des quatre centres de traitement installés dans les quartiers de Turgeau, Drouillard à Cité Soleil, Champ de Mars, et Carrefour, avec une capacité totale de 205 lits » rapporte l’organisation humanitaire internationale dont le coordinateur médical en Haïti, M. Auguste Ngantsélé a fait savoir que l’eau insalubre est l’un des principaux vecteurs de propagation du choléra.

« Au-delà de l’accès à l’eau et de la mise en place de capacités de prise en charge, il faut aussi que la population puisse accéder aux structures de santé. Or, l’accès aux soins est un défi constant dans la capitale haïtienne, et il est souvent très compliqué de se rendre dans une structure de santé adaptée à ses besoins ; une réalité à laquelle MSF est quotidiennement confrontée dans ses activités de routine, que ce soit pour la prise en charge des patients traumatiques, des brûlés, des urgences vitales ou des survivantes de violence sexuelle » a par ailleurs fait remarquer Médecins Sans Frontières.

Partagez l'info

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page

En savoir plus sur LA QUESTION NEWS

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading