EDUCATION

Haïti-Éducation : La reprise des classes accueillie sur fond de vives protestations

Dans le cadre de la première journée de reprise des activités scolaires, des directeurs et professeurs d’institutions scolaires privées ont monté la garde ce lundi 10 août 2020, devant les locaux du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP), à la ruelle Nazon, pour continuer d’exiger le paiement de leurs arriérées de salaire, particulièrement les fonds de subvention promis par le gouvernement en vue de permettre aux enseignants, dit-on, de faire face à la période d’urgence liée au corona virus, a constaté La Question.

Hormis la décision officielle d’annoncer la reprise des activités scolaires à travers le pays pour ce lundi 10 août, les autorités du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) n’ont jusqu’ici adopté aucune mesure pour gérer la situation de promiscuité des élèves en salles de classe, et satisfaire les revendications des professeurs en vue de faciliter la reprise normale des activités scolaires dans le pays.

« Nous sommes pour une reprise véritable des activités de l’école. Nous révoltons tous contre cette manière dont le MENFP s’y prend pour procéder à la reprise des classes sans tenir comptes de nos revendications », nous dit Magalie Georges, éducatrice de son rang, ajoutant que c’est une reprise qui ne concerne qu’une partie des écoles du pays.

Dénonçant ce qu’elle croit être « une école à plusieurs vitesse encouragée par le ministère », la responsable du CNEH Indexe particulièrement des écoles privées de la capitale minimisant la date du 10 août projetée par ledit ministère pour la reprise des classes, prétextant d’avoir déjà bouclé l’année scolaire de manière virtuelle, dans le cadre de la période de confinement du coronavirus.

« Ce qu’il faut surtout retenir c’est que la reprise des activités scolaires coïncide avec le lancement d’une grande bataille pour nous autres du secteur éducatif », conclut la syndicaliste, critiquant les autorités de vouloir en finir avec la question de l’école en Haïti.

Lire aussi:  Haïti/Éducation : Les résultats du baccalauréat unique pour le Nord-est, la Grand-Anse et le Centre disponibles

Pour Patrice Célestin, professeur et responsable d’école, « ce n’est pas possible que le ministre Agénor Cadet puisse déclarer la reprise officielle des classes pour ce 10 aout alors que les nombreuses revendications des acteurs clés du système éducatif sont restées pendantes ».

Le syndicaliste insiste particulièrement sur les fonds de subvention annoncés par le gouvernement pour la période de confinement liée à la covid-19. Il dénonce parallèlement le non-respect par le ministre cadet du protocole d’accord signé conjointement entre le MENFP et l’école normale supérieure (ENS), en vue de faciliter l’intégration des étudiants finissants de l’ENS au système éducatif haïtien.

En colère, les protestataires, ont exhibé des pancartes aux slogans hostiles au pouvoir en place, dénonçant la méchanceté dont sont l’objet les responsables d’écoles privées et les enseignants en particulier.

Le professeur Jeanty Manis, lui, en a profité pour dénoncer l’état lamentable dans lequel se trouvent encore les écoles nationales et les lycées du pays dont le lycée Pierre Eustache Daniel Fignolé où il enseigne au bas-Delmas.

La situation qui s’est un peu dégénérée lors des échauffourées entre protestataires et des agents assurant la sécurité du bâtiment. Alors qu’aucune unité de la police nationale n’ait été remarquée dans la périphérie, des coups de feu venant du local du ministère ont été entendus et les protestataires ont riposté par des jets de pierre. Ce qui a un peu occasionné la panique et paralysé pendant un certain temps la circulation des véhicules allant vers ou en provenance de Nazon.

Partagez l'info

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page

En savoir plus sur LA QUESTION NEWS

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading