SOCIETE

Jean-Jacques Dessalines, le plus grand héros de tous les temps et de l’espace

CYRIL Betshaïlla

Candidate #06

La guerre a préexisté à l’existence humaine. Tous les textes dits sacrés, si l’on y porte foi, de la Thora au Coran en passant par la bible attestent de cette vérité. La galerie de l’histoire depuis l’illustre archange Michael est pavée de militaires, de guerriers hors du commun. Tenter d’en faire un listing exhaustif, en vérité, tiendrait de l’utopie. On peut simplement citer, pour les besoins d’une étude spécifique, suivant une démarche analogique ou géoculturelle, par exemple : les hébreux :Moise et David, le Persan Cyrus, Alexandre Le grand, les Anglais Robin des Bois et Cromwell, le Français Napoléon Bonaparte, Les Américains Marc-Arthur, Washington, Patton et Collin Powell, Le Gaulois Vercingétorix, Le Russe Pierre Legrand, le Domingois Toussaint Louverture, le Latino-Américain Simon Bolivar, L’asiatique Gengis Khan, L’Israélien Moshe Dayan, Le Romain Horacuis, Le Turc Mustapha Kemal Atta Turc, Les Africains Scipion et Thomas Ankara.

Ces légendes, entre autres, sont chantées et immortalisées par poètes, chansonniers et historiens. Le grand Victor Hugo en fait l’apologie de tous dans son célèbre poème «  Heureux ceux qui sont morts ». Mais il y a un homme de guerre dont on a longtemps occulté les dimensions et vertus qui, aujourd’hui à l’heure de la globalisation et de l’internet, frappe sourdement a la porte des panthéons comme Hercule-son nom est JEAN -JACQUES DESSALINES.

Qui est-il vraiment ?

En quoi épouse-t-il la stature des géants de l’histoire ? Pourquoi cette inclination nouvelle et soudaine à voir en lui le plus grand des héros ?

Le  Génie Militaire de Dessalines est désormais légendaire, toutes les grandes Universités, les centres huppés de formation et Académies militaires étudient à la loupe ses hauts faits d’armes – la Victoire de Vertières sur les forces expéditionnaires de Napoléon Bonaparte pose des énigmes aux plus grands stratèges de guerre.

Qui encore disait : << Ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire>>comme pour sous-entendre que l’histoire peut être trafiquée au gré de certains intérêts, de certaines Velléités, Pourtant c’est la Métropole française vaincue, à St Domingue, sa plus belle et sa plus riche colonie renommée Haïti par Jean-Jacques Dessalines, qui raconte et apprend, à travers un système scolaire taillé sur mesure, l’histoire des guerres de l’indépendance et de la création de l’Etat aux Haïtiens. Paradoxe et dilemme. Néanmoins la vérité finit toujours par jaillir. Et quand elle entre en audience, pour répéter Wendell Philippe, elle éclaire les zones d’ombres de nos humanités, confond les créateurs de mythes et salue les vertus et grandeurs rejetées, bafouées, oubliées ou, à dessein occultées.  

Pour preuve Jean Pierre le Glaunec a ressuscité Vertières tout récemment pour présenter aux contemporains la tangibilité des prouesses du General Dessalines.

Pourquoi les Colonialistes redoutent-ils tant ce nom qu’ils s’ingénient, sans cesse, à l’occulter ? Est-ce parce qu’il avait déclaré :<< Si je me rends aux Français cent fois, je les trahirai cent fois>> Est-ce parce qu’aux lendemains de la Capitulation française, dans son discours de création de l’Etat D’Haïti il s’est écrié ‘’anathème’’ au nom français ? Faut-il y voir là un xénophobe ?

L’Occident est ethnocentriste. Il impose ses vues même par des méthodes culturo-psychiatriques en apparence anodines mais combien efficaces pour imposer sa raison. Dessalines est donc caricaturé pendant longtemps comme un barbare, un sanguinaire, un illettré, un bossal.

Mais qui peut nier que dans l’enfer colonial, la France symbolisait l’oppression, la cruauté, la déshumanisation ? Alors, à brûle-pourpoint, on peut comprendre la haine de l’Occident pour Jean-Jacques Dessalines, cet esclave, qui porte en lui, tous les stigmates de l’esclavage et du Colonialisme féroce, monstrueux et inhumain.

 Victor Hugo, ici, à raison de dire : « La gloire sous ses chimères et sous ses chars triomphants  met toutes les pauvres mères et tous les petits enfants. »

Et quand Napoléon buta contre la froidure russe lors de la campagne de Russie, la retraite des troupes françaises fut assurée par un pont humain livré en holocauste. Quand il essuya les cuisants échecs a Waterloo le 18 Juin 1815 devant les anglais de Wellington et les prussiens de Blucher, Bonaparte avait oublié, ou mieux ignorait, comme le chante Charles Aznavour :<< La gloire est frivole, quand on la croit nôtre, elle s’offre à un autre. Et il ne reste plus rien, non rien >>

Ce qu’Alexandre Legrand, lui, avait enseigné par la posture de sa dépouille dans sa bière. Le Conquérant d’un immense empire, le héros des guerres puniques, au soir de sa vie et revivant introspectivement ses lauriers de guerre reconnut la vanité des guerres meurtrières livrées pour la conquête des terres ou le plaisir de l’égo.

S’il est vrai que Marc-Athur et Patton se sont illustrés dans la seconde guerre mondiale de 1939 à 1945 pour faire échec au Renard du désert et a Himmler L’allemand ,a la hargne de Mussolini, avec un moral de fer pour galvaniser, conduire efficiemment les troupes alliées combattant le Nazisme d’Adolf Hitler, s’il y a lieu de noter chez eux une intrépidité et une ingéniosité au service d’un certain humanisme, il y a lieu aussi d’admettre que leurs actions n’ont pas pour autant, annoncé une autre humanité. Collin Powell comme Georges Washington a servi son pays et sa civilisation. Mais les deux ont servi davantage des intérêts de groupes et des intérêts politico-stratégiques pour asseoir les richesses et les velléités d’une nation. L’occident n’a pas tort de les glorifier comme il glorifie tous les grands guerriers qui sont des pièces maitresses du Puzzle de la grandeur de la civilisation. Scipion L’Africain,  Pierre Legrand de Russie ne sont pas en reste.  Et parfois, pour l’imaginaire collectif il crée des héros mythiques à l’allure de générosité et de justice comme un Robin des Bois.

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Dans l’histoire d’autres civilisations il y a de ces héros légendaires. Moise, l’hébreu, par de là le temps et l’espace, immortalisé dans le Pentateuque de la Thora et de la Sainte Bible est le héros universellement reconnu comme régulateur des conditions humaines. Il a affranchi le peuple hébreu du joug sauvage de l’Egypte de Ramsès II. Mais, malgré cet humanisme éprouvé, puisqu’il a abandonné ses fastes et ses privilèges d’héritier du trône Egyptien pour conduire les hébreux a Canaan, dans la législation qu’il imposa a son peuple, il reconnut avec des nuances appréciables , certes,  le droit d’avoir des esclaves. Simon Bolivar, dans le sud, de notre continent a libéré la grande Colombie des atrocités de l’Espagne et toute l’Amérique latine lui rend honneur comme la Perse antique eut salué les prouesses de Cyrus et Israël, aujourd’hui, qui s’enorgueillit de l’exploit de Moshe Dayan lors de la guerre des six jours en 1967 contre la coalition Arabe.

Benoit Meschin dans son livre :<< Le loup et le léopard >> atteste de la reconnaissance proverbiale de la population de la Turquie d’Aujourd’hui a Mustapha Kemal Attar turc.

Tous ces héros ont droit au respect de l’humanité. En quoi Dessalines transcende-t-il ?

L’homme pour Sartre est ce qu’il devient. Et si l’on ose camper comme un homme, une entité étatique, une nation, au regard de ce qu’est devenue Haïti aujourd’hui faut-il dire que c’était ça Dessalines ?

Il faut sans détour combattre cette conclusion. La démarche serait faussée si l’on ne fait pas dire à l’histoire que l’on a fait avorter le projet Haïtien de Dessalines le 17 Octobre 1806. Et Haïti, Aujourd’hui pour sortir de l’ornière doit retourner au point de départ pour retrouver le chemin perdu qui doit conduire à la matérialisation du Rêve de Jean-Jacques Dessalines.

Utopie ou Rationalisme ? Aimé Césaire écrit : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cahot du désespoir ».

Les luttes menées par Jean-Jacques Dessalines sont conduites dans la logique de la liberté essentielle, et porte le message de l’homme épanoui, l’être libéré. C’est la lutte pour la dignité de l’homme dans toutes ses nuances épidermiques, culturelles, géographiques c’est la lutte pour l’ingrétation sociale sans exclusion à l’échelle planétaire, si aujourd’hui on en parle à gorge déployée de l’intégrité Humaines, aux temps du Colonialisme féroce, C’était le déni de l’humanité. Et quand Jacques Dessalines fit sortir, contre toute attente et face au triomphe de l’exclusivisme, les germes du monde libre jusqu’à les faire fleurir sous les cieux d’Haïti, l’Occident était en révolte, Tout était orchestré pour saper les fondements de l’Etat Dessalinien. Mais le rêve était si fort qu’on n’a pu seulement que retarder, à date, sa réalisation plénière.

Aujourd’hui, des voix de toutes parts se lèvent pour saluer la dimension herculéenne de Dessalines. Collin Powell lui-même le grand artisan de l’Opération Tempête du désert en Irak, en 1990, tout en soulignant l’origine de sa théorie de la guerre totale ’’KOUPE TET, BOULE KAY’’ (bombardement aérien, feu sans mesure, encerclement de l’ennemi déplacement rapide)  reconnait la dette immense des Etats Unis en particulier et de l’Occident en général envers Haïti. Et il n’y a pas dix ans de cela que, pour faire honneur à la grandeur de Dessalines, un grand boulevard, en plein cœur de New York, la grande pomme, la capitale du monde, porte le nom du général Jean-Jacques Dessalines.

Dessalines est donc grand pour avoir fondé une humanité d’inclusion sociale et de dignité humaine, de justice sociale et de solidarité des peuples. On a tenté de court-circuiter à jamais son idéal, mais il revient sans cesse puisqu’il participe de la dynamique de l’épanouissement humain, d’affirmation de soi et de l’acceptation de l’autre. Dans la constitution de 1805, tout homme en Haïti est connu sous le nom générique de Noirs et jouit de tous ses droits inaliénables.

Oui Dessalines est grand parce que ses luttes ne sont soumises à aucune convoitise, a aucune obsession de conquête, si ce n’est que la conquête de la plénitude de la dignité de l’homme sous toutes les latitudes. L’histoire qui s’écrit aujourd’hui fait de lui, et sans conteste, le Père des idées généreuses pour une humanité responsable et solidaire.   

Alexis Beaubrun Ardouin                   HISTOIRE D’HAITI

(1853)

Lorimer Denis et François Duvalier   PROBLEMES DES CLASSES A TRAVERS L’HISTOIRE

(1959)

Jean Fouchard                                   LES MARONS DU SYLLABAIRE

(1853)

Paul Blanchet                                     HAITI OU VACATION A LA RESISTANCE

(1979)

Roger Gaillard                                    LA GUERILLA DE BATRAVILLE

(1983)

Emile Durkheim                                 LES REGLES DE LA METHODE

(1895)

Jacques Benoist-Méchin                   LE LOUP ET LE LEOPART

(1955)

Aime Cisaire                                     CAHIER DE RETOUR A LA TERRE NATALE

(1947)

Emile Roumer                                   LE CAIMAN ETOILE

(1961)

Mas-Tse-Tong                                  LA REVOLUTION CULTURELLE

(1966)

Jean Pierre Le Glaunec                   VERTIERES

(2014)

Mongo Beti                                      PERPETUE

(1974)

Myrlande H. Manigat                       LES CONSTITUTIONS HAITIENNES

(2000)

Wesner Emmanuel                         LA REVOLUTION DE SAINT DOMINGUE

(1981)

Martin Gray                                    AU NOM DE TOUS LES MIENS

(1971)       

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838 commentaires

    1. Il le merite, ce n’est pas une faveur entant que le fondateur de la patrie.Ils ont combatus ,nos heros de l »independance,pour arriver à l’independance de notre ile.

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