INTERNATIONAL

L’effet du mandat d’arrêt de la CPI et la puissance du Président Vladimir POUTINE

Le jugement de Augusto Pinochet et l’exécution de Saddam Hussein ne reflétaient pas uniquement et respectivement le niveau de puissance internationale du Chili et la défaite de l’armée irakienne face à la puissance militaire menacante des États-unis. Mais, ces faits témoignaient aussi du paradoxe du droit international par rapport à l’équilibre des jeux de forces militaires et politiques entre les différents États de la communauté internationale.

En réalité, l’effet des décisions du droit international dépend de la volonté politique de chaque État membre de la communauté internationale et de la puissance militaire, économique, technologique, et politique effectivement mise en scène qui s’associe à cette volonté plutôt conditionnelle et relative aux intérêts en jeu.

Le président Vladimir Poutine est le chef d’état d’une puissance mondiale ayant l’arme de la dissuasion nucléaire et qui a le droit de Véto au conseil de sécurité de l’ONU. Populairement légitime et souverainement en fonction présidentielle, il applique une politique internationale qui lui garantit des alliés de trois continents de grands enjeux historico-politiques. l’Afrique de la décolonisation qui garde une mémoire haineuse d’une Europe colonialiste, l’Asie des cinq dragons dont la Corée du Nord et la Chine qui portent respectivement les stigmates de l’impérialisme américain et de la colonisation anglaise, et l’Amérique du grand génocide des Indiens par les européens dont la Bolivie et le Venezuela ont donné des présidents d’origine indigène : Evo Morales et Hugo Chavez. Donc, historiquement et politiquement, les alliances entre les russes et le reste du monde devraient faire éviter au président Vladimir Poutine d’être un ennemi isolé sur les plateaux de la balance de la diplomatie internationale. Et sans vouloir se mettre en opposition aux décisions de l’OTAN, à celles de la Cour pénale internationale (CPI), et aux velléités d’être le gendarme du monde des États-unis, tout analyste de l’actualité politique internationale ne saurait constater avec clairvoyance et lucidité que le mandat lancé contre le chef suprême du Kremlin ne ferait que fragiliser la paix entre l’Ukraine et la Russie, et pire, la paix mondiale.

Lire aussi:  Guerre en Ukraine: Ce que l'on sait à cette heure à propos de l'attaque sur le pont de Crimée

Les russes, s’ils ont un sens de l’esthétique et un romantisme à la Russe qui s’observent en art et en littérature, ne sont pas moins un peuple tragique en politique. La musique de Stravinsky et de Maïakovski, les œuvres de Léon Tolstoï, de Fédor Dostoviesky, et de Soljenitsyne ont fait la gloire des générations de Russes. Sans oublier que la mode et la technologie des Russes leur ont donné une marque d’invités d’honneur dans tous les grands bals des cultures nationales. Cela revient à dire que les russes ont dans leur tradition politique un sens du devoir et de l’honneur qui les apparente aux héritiers de William Shakespeare. Et Vladimir Poutine est un fils naturel de cette Russie tragique des grands Tsars d’avant octobre 1917. S’il faut qu’il mène une guerre mondiale pour sauver l’honneur et accomplir le devoir d’un chef d’état souverain au même titre que le président des États-Unis ou de ceux de la France ou de la Chine, il n’aura point la peur dans l’âme. C’est pour cette raison précise et évidente qu’aucune décision du droit international ne devrait pas précipiter le monde dans une nuit sombre et lugubre qui ne laissera plus se lever et luire le soleil de paix sur l’humanité. A rappeler que c’est la logique de la puissance politique (la nature des alliances) et militaire (l’arsenal nucléaire) qui donne effet aux décisions du droit international !!!

CHERISCLER EVENS
18 mars 2023
Sociologue, journaliste
Pour une analyse réaliste des antagonismes internationaux!!

Partagez l'info

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page

En savoir plus sur LA QUESTION NEWS

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading