ECONOMIE

Haïti/Pénurie de gaz : Tacitement et tactiquement le premier ministre de facto Ariel Henry fait grimper les prix

Si le rapport actualisé de l’Indice des prix à la consommation (mesurant un panier des principaux biens et services des ménages haïtiens) n’est pas encore disponible au moment de la rédaction de cet article, la flambée de l’inflation a déjà une incidence sur le prix du transport public, notamment les courses à motocyclettes (transport public, parfois individualisé) et sur les dépenses en essence des familles (génératrice, lampe et four à kérosène, voitures).

Dans des endroits comme au Carrefour Gérald Bataille (Delmas), le prix de l’essence sur les marchés interdits atteint parfois 1500 gourdes avec tous les risques qui y est affecté, notamment un gaz dilué avec de l’eau ou des boissons alcoolisés (la vente par gallons dans les rues étant interdite).

Dans les pompes, on réclame 2000 gourdes. Le leader d’une importante organisation Sociale à Cité a Soleil et Croix-des-Bouquets, le Pasteur Jean Enock Joseph affirme : « Pour maintenir les cours d’informatique à Soleil Devant (un programme d’encadrement et d’offre de métiers pour les jeunes), j’ai été obligé de me procureur un gallon d’essence à 2250 gourdes. Le pasteur Jean Enock Joseph dénonce ainsi une totale absence de l’État, un Etat qu’il appelle à faire ressusciter.

La rareté et l’inflation sur ce produit engendrent ipso facto une augmentation du transport : Pour les motocyclettes dont le prix est fixé à partir d’indicateurs non objectifs (apparence du client, longueur du trajet, humeur etc….), les prix explosent. Les courses qui étaient généralement facturés par les motocyclistes à 100 gourdes passent à 250 gourdes. S’il fallait 250 gourdes pour le TRAJET Delmas 33- Pétion-ville (une quinzaine de kilomètres environ), maintenant il en faut 1000 gourdes.

En plus, les motos se faisant rares augmentent ainsi la pression sur la demande.

Les mini bus et les camionnettes quadruplent unilatéralement les prix. Dans de nombreux cas, l’augmentation sur les prix est d’au moins 100 %.

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Dans la deuxième ville du pays, le Cap haïtien, les prix grimpent autant. Les trajets : Cap-Haïtien/Limonade, Cap-Haïtien/Trou du Nord, Cap-Haïtien/Ouanaminthe fixés respectivement avant la rareté à 25,

50 et 200 gourdes ont grimpé respectivement jusqu’à 75 ,150 et 500 gourdes. 

Il faut préciser que dans la pratique lorsque les chauffeurs augmentent leurs prix dans de pareilles conjoncture, les prix ne rechutent pas ou ne redeviennent pas à leur position initiale lorsque le problème est résolu. Cette pratique a fait augmenter certains trajets de plus de 500 % en 11 ans (depuis le tremblement de terre de 2010).

Étant un produit transversal, ces augmentations affectent les prix dans les marchés publics et rendent les produits rares, notamment les légumes et tubercules…. L’institution étatique responsable des statistiques nationales pronostique une variation mensuelle à la hausse de 3 % sur le panier alimentaire. 

L’inflation et la rareté de carburant semble enflammer les proches des ménages à faible revenu, notamment les habitants des zones rurales.

Si l’État haïtien ne s’est jamais soucié du pouvoir d’achat des gouvernés mais uniquement de l’entretien de ses énormes privilèges injustifiés, il n’en demeure pas moins vrai que le gaz rétrécit les assiettes, les enfants ne mangent pas à leurs faims, auront des problèmes de croissance et d’apprentissage. 

Le service de santé – absent dans les hôpitaux publics- renforce les inégalités sociales dans le pays le plus inégalitaire de cet hémisphère. 

Entretemps, les ventres et les assiettes continueront de crier famine. Dans son dernier rapport sur la consommation, l’Institut Haïtien de statistique conclut : « Pour la période allant de mars à juin2021, environ 12% de la population analysée (1,156,915 personnes) est classé en phase 4 de l’IPC (Urgence) et 34% (3,198,820 personnes) en phase 3 de l’IPC (Crise), soit 46% de la population (4.4 millions) en besoin d’une action urgente ». 

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