Haïti – Kidnapping : Libération contre rançon des quatre otages de l’église adventiste de Diquini
Les quatre membres de l’église adventiste du 7e jour de Diquini 63 ont été finalement relâchés contre rançon par les ravisseurs dans les premières heures de ce lundi 5 avril 2021, selon ce que confirment leurs proches et des responsables de ladite église. Des deux (2) millions de dollars exigés par les ravisseurs, personne n’était en mesure de confirmer le montant exact versé au cours des négociations, ni l’endroit de séquestration. Discrétion oblige.
La fédération protestante d’Haïti se réjouit de la libération des quatre otages adventistes kidnappés en plein service religieux diffusé via les réseaux sociaux, jeudi 1er avril dernier, aux environs de 9 heures du soir à Diquini 63, commune de Carrefour (sud de Port-au-Prince).
La fédération par l’organe de son président exhorte l’église de continuer de prier pour la libération du pays de cette vague d’insécurité qui endeuille et appauvrit la famille haïtienne, dénonçant dans le même temps l’attitude des autorités de facto dans l’insécurité galopante, particulièrement le manque de présence policière dans les quartiers et rues de la capitale.
Le docteur Gréguer Figaro est responsable de Gospel Kreyol Ministries qui a servi de théâtre à l’enlèvement des quatre adventistes. « Trois bandits armés ont fait irruption dans la salle contenant seize (16) personnes », explique-t-il à titre de rappel, ajoutant que le pasteur Audalus Estimé, le pianiste Welmyr Jean-Pierre, l’ingénieur de son Steven Jérôme et le caméraman Francisco Dérival ont passé trois jours aux mains des ravisseurs et que c’est par la grâce de Dieu qu’ils ont eu la vie sauve.
Pour le pasteur Gérard Forges qui se réjouit également de la libération des otages, « c’est la dégradation totale de la société haïtienne et la communauté chrétienne, plus de quatre-vingt pour cent (80%) de la population ne doit en aucun cas se taire face à l’intolérable. Sans quoi, le pire est à venir.
Il dénonce la passivité des autorités gouvernementales et policières face à cet acte barbare perpétré dans l’enceinte même d’une assemblée de chrétiens, en live sur des médias sociaux.
Sans langue de bois, l’homme de Dieu indexe le pouvoir de facto dans ces genres de crimes contre la population civile. « Ce sont des crimes d’état. C’est un État bandit qui dirige le pays. Ces bandits légaux ont procédé à l’approvisionnement en armes et munitions des jeunes des quartiers populaires pour terroriser de paisibles citoyens », fait-il savoir.
« Cet enlèvement en plein service religieux se veut un message clair à la communauté ecclésiale qui dénonce la dictature », selon le pasteur Forges qui s’affiche depuis quelque temps dans les mobilisations antigouvernementales. Il a pour ainsi dire fait allusion aux déclarations incendiaires de Jovenel Moïse autour de la mise à l’écart de celles et ceux qui se dresseront contre ses velléités dictatoriales.
