Une journée paralysée à la capitale haïtienne pour protester contre le kidnapping
En signe de solidarité aux victimes du climat d’insécurité et à la communauté catholique en particulier, tous les secteurs clés du pays ont observé un arrêt de travail dans la journée du jeudi 15 avril 2021, pour protester contre le kidnapping qui ne finit pas de semer le deuil dans les familles haïtiennes, a observé La Question News.
Rues désertes où quelques rares véhicules ont été remarqués, les écoles et universités affiliées à l’église catholique sont restées fermées, d’autres institutions scolaires ont emboité le pas en signe de solidarité à la communauté religieuse alors que celles qui ont choisi de rester ouvertes ont dû renvoyer leurs élèves bien avant la mi-journée, le transport en commun ne fonctionnait presque plus, les activités commerciales ont baissé rideaux.
Le phénomène du kidnapping évolue à une vitesse incroyable et atteint ainsi des chiffres records de personnes enlevées à la capitale particulièrement.
La communauté religieuse, emmenée par les évêques de l’Église catholique victime d’enlèvement spectaculaire, a sonné le glas de la mobilisation citoyenne qui doit nécessairement aboutir à la libération collective.
Partout à travers la capitale haïtienne, aux environs de midi et bien après, on a pu observer tout un concert de klaxons partagé entre voitures et motocyclettes, les clochers de quelques églises ont retenti comme annoncé, y compris d’autres objets sonores qui ont aussi retenti en signe de solidarité à celles et ceux qui ont déjà payé de leur sang et/ou de leur argent le prix du kidnapping et de l’insécurité en général.
Faisant usage de presque tout ce qui se trouvait à leur portée, les citoyens ont initié un concert de bruits pour signifier également leur ras-le-bol d’un pouvoir de facto démissionnaire affichant un silence complice face à ces actes de criminalité revendiqués sans craintes par des groupes de civils armés qui sont pourtant localisables.
« NON au kidnapping ! NON au référendum du 27 juin qui ne fera que plonger le pays dans le chaos », ainsi s’expriment des groupes de protestataires hostiles au gouvernement de facto (démissionnaire après le départ de Joseph Jouthe cette semaine) qu’ils accusent de jouer le jeu de l’intelligence pour embarquer le pays dans des élections dont les résultats sont connus d’avance afin de mieux réinstaurer la dictature dans le pays.
Dans le cadre de cette journée d’arrêt de travail, des messes d’action de grâces ont été chantées à travers les dix départements géographiques du pays et l’église Saint-Pierre a reçu la messe symbolique d’action de grâces célébrée en mémoire des victimes du kidnapping et de l’insécurité de manière générale.
