POLITIQUE

En Haïti, les bandits armés par le pouvoir PHTK en accusation, deux semaines après l’assassinat crapuleux d’un médecin

Plusieurs centaines de médecins de tout acabit issus de différents centres hospitaliers du pays, accompagnés notamment de plusieurs milliers de protestataires de divers groupements sociopolitiques, ont répondu présents à la marche du secteur médicale, dimanche 7 mars 2021, toujours dans le contexte de la grande mobilisation nationale contre l’insécurité, les actes de kidnapping et la dictature dont les jalons sont en train d’être posés par le régime PHTK et alliés en Haïti, dans l’irrespect total de l’article 134-2 de la loi-mère du pays.

Suite aux levées de bouclier des secteurs vitaux de la vie nationale pour dénoncer la velléité du pouvoir de facto d’instaurer la dictature en Haïti, c’est au tour du secteur médical d’emboiter le pas et fixer sa position sur la situation sécuritaire du pays.

Ces professionnels de la santé qui pleurent le départ forcé de deux des leurs se sont vu entourer de plusieurs milliers de citoyennes et citoyens on ne peut plus fatigués par le climat de terreur imposé par l’insécurité généralisée qui semble pourtant faire l’affaire des autorités de facto. À en croire leur silence autour de la question.

Touchés de plein fouet par les actes de kidnapping et endeuillés du même coup par l’assassinat crapuleux du docteur Ernst Pady et de l’infirmière Edeline Mentor Louis, les professionnels de la santé mettent donc leur poids dans la balance de la mobilisation pour crier leur ras-le-bol de cette forme d’insécurité qui n’épargne aucun secteur de la société haïtienne.

Soutenue par des représentants de différents secteurs du pays, la caravane médicale a démarré peu après dix heures du matin, non loin de l’hôpital général (point de départ) à la rue St -Honoré.

Après avoir entonné l’hymne national, les organisateurs ont fidèlement suivi le parcours préalablement défini en longeant la rue Capois, l’avenue Magny pour atteindre chemin des dalles, le temps d’une escale devant les locaux logeant la clinique du docteur Ernst Pady assassiné par des bandits armés le 26 février 2021. Les médecins ont adressé une offrande florale près de la fresque dessinée en sa mémoire.

Ce n’est pas possible qu’un médecin puisse tomber dans cet état. Quel crime a-t-il commis ? Il ne faisait que servir sa communauté. Le docteur Pady ne mérite pas ça. Nous exigeons justice et que cela cesse une fois pour toute », a lâché énergiquement le docteur Odilet L’espérance en blouse blanche devant la fresque imposante du docteur Pady.

Fini le temps de pause d’hommage, les protestataires armés d’affiches aux slogans hostiles autorités de facto et à la communauté internationale pour son implication dans la violation des droits de la personne en Haïti., ont continué le parcours vers l’avenue John Brown, l’avenue Martin Luther King, route de Delmas pour ensuite contourner vers Delmas 60.

Ils ont surtout plaidé en faveur du respect de l’article 134-2 de la constitution mentionnant la fin du mandat de Jovenel Moïse le 7 février 2021.

Non à l’insécurité et aux actes de kidnapping orchestrés selon les protestataires depuis le palais national, considéré comme la machine infernale de la terreur qui s’empare des couches les plus vulnérables du pays.

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L’assassinat d’éminents professionnels de la santé est une énième goutte d’eau renversant le vase, selon les médecins qui évitent de parler uniquement au nom du corps médical dont ils appartiennent mais au nom de toute la population qui n’en peut plus.

Une marche pacifique déroulée sans une trop grande vigilance de la police jusqu’à Delmas 60 où la foule était prise de panique à cause de tirs nourris au niveau de la résidence du premier ministre de facto. Mais plus de peur que de mal, les protestataires ont continué leur chemin vers Bourdon pour atteindre le point d’arrivée sur la place du canapé vert où le message final a été bel et bien délivré dans le calme.

« Aujourd’hui le message est clair : nous alertons l’opinion publique nationale et internationale que nous ne nous ferons pas complices de la situation catastrophique qui sévit en Haïti avec un régime de facto au pouvoir. Nous ne serons pas complices des crimes crapuleux, de ces cas d’enlèvement suivis d’assassinat que nous apporte le phénomène de l’insécurité », a fait savoir le docteur Ernst Vilsaint, ajoutant qu’à l’instar de la lutte acharnée que mènent les médecins dans les hôpitaux pour accompagner la population vulnérable, ils doivent l’accompagner aussi à travers la mobilisation de la rue pour qu’elle retrouve la sécurité.

« Nous marchons contre le kidnapping, l’insécurité en général. Mais nous sommes là aussi pour dire NON à la dictature. Le mandat de Jovenel a pris fin et il s’est accroché au pouvoir », a-t-il expliqué rappelant que le conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), organe censé être là pour faire respecter les lois du pays s’est déjà prononcé contre le prolongement du mandat de Jovenel Moïse, au même titre que la fédération des barreaux d’Haïti (FBH) qui s’affiche contre cette velléité dictatoriale.

« Aucune issue ne lui étant favorable, le président de facto et son équipe doivent obligatoirement quitter le pouvoir pour qu’en fin cesse le kidnapping planifié dans les couloirs du palais national pour appauvrir la classe moyenne et en finir avec les masses défavorisées », a-t-il ajouté, bien avant de conclure « Nous voulons vivre dans notre pays. Car nous n’en avons aucun de rechange. Nous exigeons qu’il y’ait du changement et que l’article 134-2 de la constitution soit scrupuleusement respecté.

L’association médicale haïtienne, l’union des médecins haïtiens, l’association des infirmières licenciées d’Haïti, l’association de dentistes et de secouristes ; des pharmaciens et agents de santé du ministère de la santé publique et de la population ont tous collaboré a la réalisation de cette marche pacifique supportée également par différents secteurs clés de la vie nationale tels que le secteurs : protestant, catholique et vodouisant, le secteur des handicapés, le secteur des droits humains, des organisations de femmes, des organisations de base proche de l’opposition, et des organisations de petro challengers telles que (Nou pap dòmi, Nou konsyan, Nou vle viv, Nou pap konplis…) et d’autres organisations de la société civile haïtienne.

 

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