ECONOMIE

Économie : « Baisse considérable dans la vente des produits comestibles à l’occasion de la Pâques », confient des commerçants (es)

A l’occasion de la période pascale, des commerçants évoluant dans plusieurs marchés publics de la zone métropolitaine de Port-au-Prince dénoncent un manque crucial de présence d’acheteurs occasionnant une accalmie sans précédent au niveau de la vente des produits comestibles qui marchent de pair avec la saison des pâques. La plupart des vendeuses renvoient ce moment de grands déficits sur le compte du climat d’insécurité que connaît le pays dans l’indifférence totale des autorités de facto, encore aux commandes.

Le commerce informel ne cesse de connaître des moments sombres. En plus de la cherté de la vie qui raréfie la présence de potentiels acheteurs, le climat d’insécurité joue depuis quelque temps sa partition dans la fuite des clients dont le souci premier consiste à se protéger contre d’éventuels cas d’enlèvements contre rançon.

 « Je ne fais rien là. Personne n’est encore venue me demander ce que j’ai à vendre ici, tandis que j’ai dépensé des milliers de dollars pour renforcer mon stock de marchandises. Ce n’est pas normal. C’est une situation de misère qu’on est en train de vivre depuis quelque temps. Et personne ne dit mot », laisse entendre Carole, qui se plaint sérieusement face au manque considérable d’acheteurs, à moins de deux jours du vendredi saint.

Le commerce informel paye donc les frais d’une rare qualité d’insécurité que plus d’un considèrent « planifiée » au plus haut niveau de l’État qui semble se réjouir dans ce climat où les citoyens ont vraiment peur de circuler comme bon leur semble.

Commerçants et commerçantes évoluant dans différents marchés publics de la capitale imputent la responsabilité de la baisse constatée dans la vente des produits au climat d’insécurité généralisée qui sévit dans le pays depuis l’ascension de Jovenel Moïse au pouvoir.

Une insécurité sans précédent qui s’est en quelque sorte renforcée depuis la décision illégale du président Moïse de rester en poste au-delà de la date fatidique du 7 février 2021 consacrant la fin de son mandat quinquennal.

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« Pour mater la rébellion affichée par la population, Jovenel Moïse a eu recours au renforcement des gangs armés dont il avait toujours le contrôle. Alors qu’il avait promis de la nourriture dans les assiettes, personne n’a accès à la nourriture ; il avait promis de l’argent dans les poches, on a tous les poches vides alors qu’il n’a plus de mandat. Même s’il est encore là. Le commerce informel ne jouit plus de sa réputation d’il y’a dix ans », se lamente Esther, commerçante avisée au marché de Tabarre.

Considérés comme le moteur du commerce informel qui joue gros dans l’assiette économique du pays, les commerçants et commerçantes évoluant dans des marchés publics de la capitale et ses environs se plaignent sans arrêt face à ce qu’ils considèrent comme une descente aux enfers sans précédent au niveau du commerce informel.

« Nous ne fixons pas seulement la période pascale. Mais presque toutes les périodes de fête. Les gens ont depuis pas mal de temps du mal à faire leurs courses comme ils en ont l’habitude. La situation s’est empirée avec la question du kidnapping où tout le monde a vraiment peur de se faire enlever », expliquent commerçants et commerçantes s’adressant directement aux autorités en place qui, pour eux, ne font absolument rien pour pallier au problème d’insécurité qui secoue le pays.

A quelques jours du dimanche pâcques, les produits comestibles composés particulièrement de fruits, de vivres et de légumes tels que les betteraves, le haricot rouge, le pois blanc, la pomme de terre, les bananes, les ignames, les carottes, les légumes vertes, les choux, la morue, le hareng saur, les poissons pour ne citer que ceux-là, ne sont plus vendus au rythme des années précédentes, selon les commerçants (es) qui ne savent plus à quel saint se vouer pour voir une amélioration dans la vente afin de pouvoir rembourser les prêts bancaires leur permettant de se débrouiller malgré tout.

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