Cuba a un nouveau chef et ce n’est pas un Castro

Miguel Díaz-Canel a été nommé premier secrétaire du Parti communiste cubain (PCC), le rôle le plus puissant de l’île. Conservant son titre de président, Miguel Díaz-Canel devient chef du Parti communiste. Il sera la première personne sans le nom de Castro à diriger Cuba depuis la révolution de 1959.

Cette décision, annoncée lundi, était largement attendue. Cela signifie que le grand homme de 60 ans aux cheveux argentés occupe désormais les deux postes les plus importants de Cuba, chef du parti et président de l’État, et enterre les rumeurs selon lesquelles il était un homme de confiance, soumis à des forces plus puissantes.

Le président cubain et premier secrétaire nouvellement élu du Parti communiste Miguel Diaz-Canel prend la parole lors de la séance de clôture du 8e Congrès du Parti communiste à La Havane, Cuba, le 19 avril 2021.

 « Je n’ai jamais cru à cette rumeur », déclare l’ancien diplomate cubain Carlos Alzugaray. « Il était responsable, probablement en consultation directe avec Raúl Castro. Mais je pense que le signal est qu’il est désormais en charge de tout. Il se démarque de tout le monde.

Ingénieur électricien de formation, Díaz-Canel a été pendant une grande partie de sa vie un fonctionnaire du parti, même s’il est en plein essor. Il est né un an après la révolution, à Villa Clara, la province où Che Guevara a brisé la volonté des troupes de Fulgencio Batista, provoquant la révolution.

Les gens qui le connaissaient quand il était jeune ont dit qu’il était un secrétaire du parti plein d’esprit et de personnalité à Villa Clara, puis à Holguin, dans l’est de Cuba. Il a également été salué comme un ministre consciencieux et engagé de l’enseignement supérieur. Mais depuis qu’il a atteint une notoriété nationale, il a semblé frapper un personnage lointain et difficile à lire.

Raúl Castro l’a nommé pour la première fois vice-président (du conseil des ministres) en 2012, peu de temps après avoir lui-même remplacé son frère Fidel en tant que premier secrétaire du parti. C’était la première véritable indication que Díaz-Canel se préparait au pouvoir.

La composition du nouveau Politburo qui guidera Cuba au cours des prochaines années a également été annoncée lundi. Ses membres sont confrontés à d’énormes défis alors que l’État se débat avec le coronavirus, les sanctions américaines, les infrastructures en ruine et la bureaucratie intégrée.

Lors des nominations au Politburo, Raúl Castro a tenu sa promesse de rajeunir la direction. Deux vétérans de la révolution, José Ramón Machado Ventura, 90 ans, et Ramiro Valdés Menéndez, 88 ans, ont pris leur retraite avec lui.