POLITIQUE

Conjoncture : Quand Jovenel Moïse légitimise les attaques policières contre les journalistes

Dans le cadre de son intervention à la réunion du conseil de sécurité des nations unies, à New York le lundi 22 février 2021, Jovenel Moïse dont le mandat présidentiel a expiré le 7 février 2021, assimile les travailleurs de la presse à des bandits qui se seraient convertis en journalistes dans le but d’attaquer les policiers lors des mouvements de protestations anti-gouvernementales. Du haut de cette tribune mondiale, monsieur Moïse n’a fait qu’avilir le pays et attiser particulièrement le feu autour de ce qu’il convient d’appeler un embryon d’animosité existant déjà entre la police et la presse.

« Souvent des gangs se déguisent en manifestants et journalistes pour attaquer nos policiers », laisse entendre l’ancien patron d’Agritrans et de BETEX en présence des membres du conseil de sécurité des Nations unies, lundi 22 février 2021.

Ces allégations pour le moins honteuses et mensongères de Jovenel Moïse viennent légitimer les différentes attaques policières ciblées dont sont victimes des journalistes dans l’exercice de leur métier.

En proférant de telles allégations, Jovenel Moïse se croit fort et joue à la carte de l’intelligence pour essayer de tromper l’international sur des cas d’abus causés par ses hommes de main, vêtus pour la plupart en uniforme de police, contre la population civile réclamant de meilleures conditions de vie en Haïti.

Ignorant vraisemblablement la notion de simple village global qu’est devenue le monde grâce à la technologie de pointe, Jovenel Moïse a essayé sans succès de tromper ses interlocuteurs sur la situation catastrophique qui sévit dans le pays.

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Point n’est besoin de rappeler que ce qui se passe actuellement en Haïti n’est plus un secret pour le reste du monde. Et vice versa.

Cette technologie permet aussi de déceler l’appartenance des gangs armés y compris leur source d’approvisionnement en argent et munitions pour terroriser la population haïtienne et faire taire la presse omniprésente lors des dérives policières.

Éternels témoins oculaires des exactions contre des protestataires, les journalistes en font désormais les frais.

La police dont la mission initiale est de protéger et servir semble avoir été investie depuis quelque temps dans de nouvelles fonctions plutôt malsaines dans l’unique objectif de satisfaire un chef inculpé jouant des tours à la justice son pays et se croyant être au-dessus des lois républicaines.

Entrant ainsi en rébellion avec la constitution sur laquelle il avait juré de respecter et de faire respecter, Jovenel Moïse se dirige tout droit vers la dictature.

À ce stade, la république est donc en grand danger. La presse est également en danger. Le droit à la parole libre est une nouvelle fois menacé par ce régime macouto-néoduvaliériste.

L’intervention honteuse du président de facto à l’ONU regorge de propos déshonorants visant à déstabiliser celles et ceux qu’il croit être en opposition avec son projet macabre tendant vers l’anéantissement des acquis démocratiques qui font d’Haïti une société libre et souveraine.

 

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